L’histoire de la Pentecôte se poursuit à Jérusalem
Jeff Morgan et Aaron Abramson devant le Mur des Lamentations à Jérusalem
Par Aaron Abramson, directeur exécutif
Depuis des millénaires, le peuple juif célèbre une fête des moissons appelée Shavouot (la fête des Semaines). Elle est aussi connue sous le nom de Pentecôte (qui signifie « cinquante »), car Dieu a ordonné à Israël de l’observer cinquante jours après la Pâque. Selon la tradition juive, cette fête commémore aussi le don de la Torah au mont Sinaï.
Pour les croyants en Jésus, cette fête marque l’accomplissement d’une promesse :
« Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
(Actes 1.8 )
Pierre, l’un des premiers disciples de Jésus et sans doute le plus démonstratif, illustre parfaitement ce que cette puissance a transformé. Bien qu’il paraisse audacieux, Pierre a eu peur d’admettre qu’il connaissait Jésus lorsqu’il fut arrêté. Avec les autres disciples, ils ont assisté, impuissants et dévastés, à l’atroce agonie de leur Maître, ami et Messie.
Quelle joie immense, trois jours plus tard, lorsqu’ils ont vu Jésus ressuscité ! Mais peu après, Il les a quittés à nouveau, leur laissant ces instructions : attendre à Jérusalem — cette ville pour laquelle Il avait pleuré en disant :« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ! Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! »
(Matthieu 23.37)
À Shavouot, les disciples étaient donc réunis dans une chambre haute à Jérusalem — peut-être là même où ils avaient partagé le dernier repas avec Jésus. Ils étaient sans doute découragés, isolés, incertains de l’avenir. Soudain, le Saint-Esprit est descendu sur eux. Comme Jésus l’avait promis, cette puissance donna à Pierre une audace nouvelle : il se leva et prêcha spontanément à la foule venue pour Shavouot — habitants de Jérusalem et pèlerins de passage — en les appelant à la repentance :
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
(Actes 2.38-39)
Peut-être avez-vous déjà ressenti ce sentiment d’attente, d’incertitude ou d’isolement, en espérant voir Dieu agir. Jeune croyant à Jérusalem, ces sentiments m’étaient très familiers. J’ai commencé à servir comme bénévole avec Juifs pour Jésus vers l’âge de vingt ans. À cette époque, l’équipe en Israël ne comprenait qu’une seule famille missionnaire venue des États-Unis. J’aimais travailler avec eux, mais je désirais profondément rencontrer d’autres jeunes Israéliens croyants, tout juste sortis de l’armée, désireux de témoigner de leur foi.
Un été, j’ai eu l’opportunité de servir à New York et, pour la première fois, j’étais entouré d’une grande communauté juive de jeunes croyants en Jésus. Je ne me sentais plus seul. Ma foi a été renouvelée, tout comme mon appel. C’est alors que j’ai réalisé combien mon temps à Jérusalem avait été éprouvant.
Servir à Jérusalem comporte ses propres défis. Beaucoup ignorent à quel point il est difficile pour les Juifs messianiques d’y vivre. L’opposition religieuse y est constante, tout comme à l’époque de Jésus.
Pendant des années, Juifs pour Jésus a rêvé d’une présence permanente dans cette ville — non seulement parce qu’elle est le cœur spirituel de la vie juive, mais aussi parce que Jésus aime Jérusalem : c’est là qu’il a vécu, enseigné, été crucifié, et c’est là qu’Il reviendra un jour.
En 2018, nous avons organisé une campagne d’évangélisation d’un mois à Jérusalem, rassemblant plusieurs équipes de missionnaires et de bénévoles du monde entier. Nous espérions qu’elle poserait les bases d’une branche locale dynamique. Mais il était difficile de trouver des « pêcheurs d’hommes » prêts à rester. Même Yoël, notre actuel responsable sur place, était d’abord hésitant. Lui et sa femme étaient venus à la foi à Jérusalem vingt ans auparavant et connaissaient les défis de ce terrain.
Pendant un temps, nous avons eu l’impression de ne pas avancer. Mais peu à peu, le Saint-Esprit a agi dans les cœurs de nos missionnaires. En 2020, plusieurs membres de l’équipe ont répondu à l’appel pour Jérusalem, y compris Yoël. En septembre 2020, la branche de Jérusalem a officiellement été ouverte.
Depuis, l’équipe a vu des fruits, notamment auprès des russophones et des survivants de la Shoah. Mais elle fait également face à une opposition intense et constante.
Il y a un an, nous nous trouvions à nouveau dans une impasse. J’ai pris du temps avec Yoël et nous avons prié le Seigneur de nous donner Sa vision pour Jérusalem et de rassembler une équipe pour porter cette vision ensemble.
Quand je suis retourné à Jérusalem en début d’année, j’ai vu avec émerveillement la fidélité de Dieu. Six nouveaux membres — missionnaires et stagiaires — avaient rejoint l’équipe. Ensemble, ils ont commencé à planifier les prochaines étapes : partager la lumière du Messie et Son salut avec le peuple de Jérusalem.
Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment, mais je peux vous assurer que la vision est claire, les ouvriers sont prêts, et je vous invite à prier avec moi pour que Dieu utilise cette équipe puissamment.
Le même Esprit qui a transformé Pierre, le rendant témoin courageux, agit encore aujourd’hui.
Et tout comme il a fortifié les premiers croyants, il continue à nous équiper pour servir à Jérusalem — jusqu’au jour où Jésus reviendra.