Une marche digne
Par Aaron Abramson, directeur exécutif
Avez-vous remarqué que la Bible aborde souvent la question de notre marche avec le Seigneur ? Les Écritures mettent constamment en évidence la façon dont nous devrions ou ne devrions pas nous conduire dans notre vie quotidienne et dans notre ministère.
En tant que missionnaires, nous avons toujours beaucoup à faire, en passant parfois très vite d'une chose à l'autre pour tenter d'en faire le plus possible. Bien sûr, le Seigneur s'intéresse à ce que nous faisons, mais Il prête surtout attention à notre caractère et à la manière dont nous œuvrons pour Lui. Je suis sûr que vous avez entendu parler de responsables de missions, ou d’églises qui passent un temps considérable à faire des choses incroyables pour Dieu, mais dont la vie personnelle est déréglée.
Nous avons tous besoin de nous rappeler comment marcher d'une manière digne de notre appel. J'ai récemment partagé une méditation sur Éphésiens avec toutes nos équipes de Juifs pour Jésus. J'espère que cela vous encouragera à prier pour notre marche avec le Seigneur, et peut-être y trouverez-vous une parole pertinente pour votre propre marche.
Dans Éphésiens 2, Paul parle de ne pas marcher comme le monde, comme nous le faisions avant de naître à la vie nouvelle que nous avons en Jésus. Au chapitre 4, il dit qu'il ne faut pas marcher comme ceux qui ont perdu tout sens moral et qui se livrent à la débauche, en référence aux païens de l'époque. De même, au chapitre 5, Paul met en garde contre la marche dans les ténèbres, ce qui inclut l'immoralité sexuelle, la convoitise, les paroles grossières et d'autres comportements similaires. Il est important de se rappeler comment ne pas marcher.
Mais l'objectif principal de cette méditation est de savoir comment marcher : « non comme des insensés mais comme des sages, en rachetant le temps, car les jours sont mauvais ». (Éphésiens 5.15-17). Que pouvons-nous donc retenir de ce passage ?
Marcher avec prudence
J’ai grandi dans la ville de Seattle et tous les ans, au printemps, les orties envahissaient un endroit de notre jardin. Il fallait faire très attention où nous posions le pied, au risque d’avoir une douloureuse surprise, et de devoir vite essayer de soulager la douleur et les effets toxiques des orties. C'est ce souvenir qui me vient à l'esprit lorsque je pense à marcher prudemment.
Le mot grec akribós traduit par « avec circonspection » met l'accent sur l'exactitude. Cette prudence, cette intention rigoureuse devrait être la réalité quotidienne de notre vie et de notre ministère. Nous devons être vigilants pour éviter tout obstacle qui pourrait nous empêcher de marcher dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées pour nous. (Voir Éphésiens 2.10). Quelles sont les bonnes œuvres dans lesquelles nous devons marcher ? Les Écritures hébraïques parlent de marcher dans les lois de Dieu (Lévitique 26.3-4). Yechoua (Jésus) a résumé ces lois en deux commandements : aimer Dieu de tout notre cœur et aimer notre prochain comme nous-mêmes. Si nous voulons plaire à Dieu, nous devons veiller non seulement à accomplir son œuvre, mais aussi à le faire par amour pour l’autre.
Marcher avec sagesse
Paul nous dit également de marcher avec sagesse, et non pas de manière insensée. Le mot grec utilisé ici est sophos, la sagesse, qui est apprise et enseignée. La sagesse nous rend réceptifs à l'enseignement et à la correction.
Les Proverbes opposent les sages aux insensés. Les insensés n'apprennent pas. Ils sont sages à leurs propres yeux, mais ils se trompent. Parce qu'ils refusent la correction et pensent qu'ils n'ont rien à apprendre, ils errent dans les mauvais endroits et sont finalement attirés par la folie jusqu'à la destruction.
Jésus illustre parfaitement la sagesse. Satan a essayé de le détourner de sa confiance et de son obéissance au Père, pour l’amener sur un chemin insensé. Mais Jésus a reconnu la tentation et y a résisté en citant les Écritures. C'était de la sagesse. Restons, nous aussi, ancrés dans la Parole de Dieu, un arbre de vie qui apporte la paix à ceux qui la gardent. La sagesse grandit lorsqu'elle est renforcée par ceux qui sont les plus proches de nous. Prenons aussi le temps de partager nos réflexions sur la Parole avec d’autres croyants autour de nous, cela renforcera plus encore notre sagesse.
Marcher dans l’urgence
Il y a quelques années, j’étais dans une file d’attente pour m’acheter à manger lorsque j'ai remarqué un enfant de 2 ou 3 ans qui marchait juste devant sa mère sur le trottoir. En un clin d’œil, le garçon s'est élancé, courant tout droit vers la chaussée où les voitures passaient à toute allure. Quelqu'un a crié : « Votre enfant ! ». La femme a hurlé à pleins poumons et s'est précipitée vers son enfant. Elle l'a attrapé juste à temps, alors que les voitures freinaient dans des crissements de pneus. Elle s'est effondrée en pleurant au milieu de la rue, son enfant dans les bras. Je n'oublierai jamais le sentiment d’urgence que j’ai ressenti ce jour-là.
Nous devrions tous ressentir ce même sentiment lorsque Paul nous dit de racheter le temps, car les jours sont mauvais. « Racheter le temps » signifie qu'il faut tirer le meilleur parti possible du temps. Cela ne signifie pas nécessairement qu'il y a urgence – jusqu'à ce que nous en voyions la raison : parce que les jours sont mauvais. Le terme grec pour mal, poneros, exprime un désir malfaisant de nuire.
Cette dynamique spirituelle du mal est omniprésente et constitue une menace puissante. Nous avons vu le mal parader ouvertement dans le monde entier et cela devrait nous inciter à agir de toute urgence, comme l'a fait Jésus.
Matthieu 9 décrit la compassion de Jésus pour les foules harcelées et désemparées, les comparant à des brebis vulnérables sans berger. Cela n'a pas changé. Comme cet enfant qui ne se rendait pas compte de ce qui aurait pu lui arriver, la majorité des gens n'ont aucune idée que, sans Jésus, ils courent vers le danger ultime : une éternité coupée de toute la bonté et de la grâce qui donnent à la vie la peine d'être vécue. La grâce salvatrice de Dieu est le seul espoir pour quiconque en ces jours néfastes.
Nous décrivons souvent cette urgence comme une passion pour les âmes perdues. Il peut parfois nous arriver de ne pas ressentir cette passion, mais nous marchons par la foi, pas par les sentiments. Il est bon de savoir que nous pouvons compter sur votre soutien dans la prière. Ensemble, gardons l'Évangile vibrant dans nos cœurs et encourageons-nous les uns les autres à tirer le meilleur parti du temps qu'il nous reste pour toucher les gens avec l’Évangile.