Une perspective missionnaire

 

Un cheminement spirituel dans les temps de Dieu

par Shoshannah Weinisch

Chaque personne juive auprès de qui j’assure un suivi est unique, avec des antécédents, des points de vue, des besoins et des parcours différents. Pourtant, ma première rencontre avec chacun d'entre eux est presque toujours la même, je me contente d'écouter. Je veux comprendre pourquoi ils ont contacté Juifs pour Jésus, où ils en sont dans leur cheminement spirituel, s'ils sont vraiment en recherche et ce qu'ils attendent de nous.

L'écoute permet de créer un environnement sécurisant où les gens peuvent s'ouvrir et avoir des conversations constructives. Parfois, ils hésitent à me rencontrer, mais ils sont rassurés de voir que je ne suis pas là pour débattre, mais pour servir.

Quand quelqu’un veut vraiment débattre ou a des questions qui demandent plus de réflexion, je l’oriente vers mon mari. Stewart sait comment encourager les personnes qui se posent des questions et les aider à avancer dans leur cheminement. Stewart et moi travaillons bien ensemble parce que nous sommes très différents. Je suis très sociable et ouverte, alors que Stewart préfère aller droit au but. Il peut sembler intimidant lors d’une première rencontre, mais quand on apprend à le connaître, c'est en fait quelqu’un de très gentil.

Le contraste de nos personnalités et de nos dons nous aide à travailler en équipe et à être plus efficaces pour accompagner notre peuple juif dans son cheminement vers le Messie Yechoua. Certaines personnes, comme Perle, ont besoin de nous rencontrer de nombreuses fois avant de commencer à avancer sur leur chemin de foi.

Perle est septuagénaire et a grandi dans une famille juive orthodoxe. Elle n’est plus très pratiquante aujourd’hui mais se pose encore certaines questions spirituelles. C’est ce qui l’a incitée à appeler notre bureau et à accepter de me rencontrer pour en discuter.

Lors de notre première rencontre, j'ai surtout écouté ce que Perle voulait me dire. Puis nous avons commencé à étudier la Torah chaque semaine par téléphone. Après plusieurs mois et après avoir entendu l'Évangile à plusieurs reprises, Perle m’a dit : "Je peux croire que Jésus est Dieu et qu'il est mort pour le péché mais je ne peux pas croire en la résurrection. Quand on est mort, on reste mort !"

J'ai alors proposé que nous lisions ensemble la Genèse pour que Perle puisse découvrir dans la Bible les miracles de Dieu. Chaque semaine, je terminais notre étude par la même question : "Qu'est-ce qui t'empêche de croire en Jésus ?". Sa réponse était toujours la même : "Je ne peux pas croire en la résurrection".

Au fur et à mesure de nos rencontres, son rejet du surnaturel était de plus en plus ébranlé par la Parole de Dieu. Un jour, Perle m’a avoué qu'elle croyait que ces miracles avaient eu lieu. Je lui ai demandé : « En quoi la résurrection est-elle différente des autres actes surnaturels de Dieu ? Les morts sont-ils toujours morts pour Dieu ? »

Perle a répondu : « Non. »

J'ai poursuivi : « Qu'est-ce qui t'empêche donc d'avoir la foi en Jésus ? »

« Rien », m’a-t-elle répondu.

J'ai conduit Perle dans une prière de salut et elle a accepté que Stewart, mon mari, lui téléphone pour en discuter. Après leur conversation, Stewart m’a dit : « Perle comprend tout à fait l'Évangile et croit en la résurrection de Yechoua ! »

Je m'émerveille continuellement de la façon dont le Seigneur fait tomber les barrières et les objections pour transformer les gens de l'intérieur. S’il s’agit d’un cheminement lent et progressif pour la plupart de nos contacts, le Seigneur transforme parfois les cœurs beaucoup plus rapidement et radicalement.

Dans une précédente lettre de nouvelles, nous vous avions parlé du parcours de Léa vers la foi en Yechoua. Léa a une forte identité juive et a toujours cru en Dieu. Après de nombreuses discussions avec un ami chrétien, elle a décidé d’étudier les Évangiles pour en savoir plus sur Jésus.

En décembre dernier, Léa est venue au Moshava Café (notre café Juifs pour Jésus à New York) pour poser des questions. A ce moment, elle commençait à comprendre l'Évangile et se rendait compte que croire en Jésus pouvait changer beaucoup de choses dans sa vie. Elle craignait que le fait de professer sa foi ne la sépare de sa famille et de ses amis juifs.

Au Moshava, Léa a été rassurée de voir qu’il existait une communauté de Juifs croyant en Jésus. Mais les personnes qu'elle a rencontrées ce jour-là avaient toutes grandi dans des familles déjà croyantes et elle avait encore des questions à poser à quelqu'un qui n'avait pas grandi avec des parents croyants. J'ai donc rencontré Léa le lendemain.

Léa m'a demandé comment Stewart et moi avions abordé notre foi avec notre famille juive non croyante. Je lui ai raconté notre histoire et l'ai invitée à notre dîner de Chabbat.

 Léa est venue pour Chabbat deux jours plus tard, et dès que nous nous sommes mis à table, elle a annoncé : « Aujourd'hui, j'ai prié pour recevoir Jésus comme mon Messie ! ».

Comme il le fait souvent, Stewart a posé des questions pour vérifier si Léa avait bien compris sa confession de foi. Elle a répondu avec assurance et Stewart m’a fait remarquer : « Léa répond comme quelqu'un qui croit déjà depuis longtemps ». Dieu soit loué !

Évidemment nous nous réjouissions de voir une personne juive cheminer vers la foi en Yechoua, mais nous ne sommes pas souvent témoins de tout leur cheminement. Nous sommes très reconnaissants envers les croyants, comme l'ami chrétien de Léa, qui préparent le terrain en partageant l'espoir du Messie avec notre peuple juif.

La communauté juive a vécu une période traumatisante et un nombre inhabituel de personnes juives prend contact avec les missionnaires Juifs pour Jésus partout dans le monde.  Parfois, nous avons l'impression d'être dépassés mais les témoignages de Perle et de Léa nous rappellent que le salut est le fruit de la grâce de Dieu (Jean 6.44 ; Zacharie 4.6) et qu'il arrive au bon moment (Actes 1.7 ; Habacuc 2.3). Priez pour que le Seigneur envoie plus d'ouvriers pour aider à récolter cette incroyable moisson !